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Le Comité Richelieu mène une réflexion sur les POC et auditionne les parties prenantes

Interview du président de la commission transformation digitale du Comité Richelieu, Didier Serrat

 

Pourquoi avoir décidé d’engager une réflexion sur les POC (preuve de concept) ? 

Plusieurs entreprises adhérentes du Comité Richelieu ont fait part de difficultés dans la réalisation de POC avec des grandes entreprises. Par exemple lorsqu’elles ont été surprises de constater que les résultats du POC ont conduit à lancer une procédure d’appel d’offres qui n’était pas prévue au départ. L’entreprise qui a travaillé sur le POC a finalement aidé le donneur d’ordre à préciser et valider ses besoins. Celui-ci a ensuite décidé d’ouvrir la compétition sur une idée apportée par un autre qui d’ailleurs n’a pu obtenir un quelconque dédommagement.

Après sondage auprès d’autres adhérents, il nous est apparu que la situation était loin d’être rare. D’autant plus qu’il y a un engouement voire une mode pour ce type de coopération « pré-commerciale » entre start-up notamment du secteur numérique et grands comptes.

De plus les problématiques vécues s’avèrent variées : il y aussi des questions de rémunération, de propriété intellectuelle, …

En même temps, les grands comptes ont besoin de s’assurer que les start-up qui développent un POC sur un sujet particulièrement sensible pour eux ont la pérennité et la stabilité stratégique adéquate alors qu’elles ont comme caractéristique d’être agiles dans la recherche de leur marché… et donc de « pivoter » facilement…

Le sujet de la pratique du POC rentre naturellement dans les travaux que le Comité Richelieu mène habituellement pour faciliter le développement des entreprises innovantes et de croissance et leurs relations avec les grandes entreprises.

Quel intérêt trouvez-vous dans la méthode retenue qui consiste à auditionner des acteurs de l’écosystème ? 

Nous avons auditionné des acteurs très variés : des start-up et des grands comptes bien sûr, mais aussi des juristes, des incubateurs, des professionnels de la collaboration entre start-up et grands comptes, des business angels dont les participations passent par des POC pour entrer sur le marché,… Chacun nous donne un point de vue complémentaire sur la diversité des situations vécues.

La réalité est effectivement très diverse et chacun compose avec sa notion du bon sens, de manière un peu isolée, en parcourant la même courbe d’expérience. Quelques-uns ont déjà acquis une très grande maturité.

Quelles premières conclusions tirez-vous des échanges ?

La souplesse du POC est un atout pour les start-up comme les grandes entreprises mais il faut que les parties prenantes puissent anticiper et répondre aux questions pratiques qu’ils posent dans leur réalisation.

A titre d’exemple la question des critères d’évaluation du résultat d’un POC doit être posée le plus tôt possible même si les réponses peuvent évoluer au fil de la relation entre les parties prenantes. De même la question de ce qui se passera après le POC, que celui-ci soit ou non concluant.

Nous commençons à avoir une bonne vision de ce mode de coopération « pré-commerciale » et nous avons la conviction qu’il bénéficierait favorablement d’un guide de bonnes pratiques et de points de vigilance qui serait partagé et porté par les acteurs de l’écosystème d’innovation.

 

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